centre-ville
Par Marlène Le 26/05/2019
Ces deux associations ont contribué au travail préparatoire de la proposition de loi portée par le Sénat. François Baroin, président de l’AMF avance ses craintes en évoquant le problème des friches en cœur de ville à échéance rapide. Afin de mieux appréhender ce sujet, l’Association des Maires de France organise des rencontres sur le thème de la revitalisation. Pour les élus, la redynamisation des centres-villes doit passer par une stratégie globale et un diagnostic préalable du territoire.
Le 14 janvier 2019, l’AMRF a pour sa part remis à l’Élysée une synthèse nationale des doléances résultant de l’opération « Mairie ouverte » et dans laquelle est évoquée à plusieurs reprises la nécessité de travailler de façon concertée sur les centres-bourgs des zones rurales.
Enfin, le 16 janvier, l’AMF et l’APVF (Association des Petites Villes de France) ont, en l’absence excusée de Vanik Barberian, président de l’Association des Maires Ruraux de France, présenté 12 propositions pour « résorber les fractures sociales et territoriales ». La revitalisation des centres-villes fait partie des sujets de préoccupation qui y sont présentés. Les élus demandent l’extension aux petites villes du plan Action cœur de ville. Selon eux, le programme actuel ne couvre pas les 500 autres villes souffrant de la dévitalisation de leur centre.
Créée en 2005 et actuellement présidée par Patrick Vignal, Centre-Ville en Mouvement accompagne et fédère ses membres sur des projets d’innovation et de redynamisation des centres-villes.
Le président de l’association, également député de l’Hérault a pour ambition de créer des « territoires financiers prioritaires ». Le principe vise à définir un espace urbain en difficulté, en déshérence, afin de lui faire bénéficier de mesures d’incitation fiscale. L’objectif est de remettre au cœur des villes des professionnels de tous les horizons qui participent à la vitalité d’un territoire.
« Il faut que Bercy autorise les maires à identifier – avec l’appui des préfectures et des acteurs consulaires – des territoires financiers prioritaires à taux 0 : les commerçants, artisans et professions libérales seraient exemptées de CPE (cotisation foncière des entreprises) et de taxe foncière. »1
Plusieurs régions se sont portées candidates afin d’expérimenter ce plan.
À l’occasion des États Généraux qui se sont tenus le 31 janvier et le 1er février 2019, l’association a souhaité dresser un premier bilan du programme « Action cœur de ville » afin d’appuyer ses revendications et mettre en exergue les propositions de l’association : repeupler les centres-villes en freinant l’étalement urbain, faire revenir les institutions dans les cœurs de ville, aider les petits commerçants...
Villes de France est une « association pluraliste d’élus qui rassemble les villes de 15000 à 100000 habitants et leurs agglomérations du territoire national ». A plusieurs niveaux, Villes de France s’inscrit dans la réflexion menée au sujet de la revitalisation des centres-villes et plus précisément sur le maintien du commerce en centre-ville.
Dans un premier temps, l’association a mis en place un rendez-vous qu’elle souhaite récurrent : les laboratoires de France sur l’avenir des centres-villes et du programme Action Cœur de Ville. La grande première de ce groupe de travail s’est tenue le 22 janvier 2019. Outre les sujets liés à la question du logement privé, aux modalités de financement…etc, qui ont été évoqués, le commerce de proximité a lui aussi fait l’objet d’un débat. Un échange a été mené sur les moyens de conserver sa place dans les cœurs de ville, grâce notamment à la vitalité des détaillants. Monsieur Mouchel Blaisot, Président d’Action Cœur de Ville a répondu aux questions concernant l’état d’avancement du programme.
Ces temps de réflexion ont vocation à être renouvelés afin de « donner de la substance politique au message porté pour devenir une association référence auprès des élus, des ministères, du Parlement et de la société civile ».2
D’autre part, le 13 février dernier, l’association a rendu public son 1er baromètre « Villes de France ». Ce sondage réalisé auprès de 1600 Français habitant des territoires variés3 vise à connaître la perception de leur commune, la qualité des services et équipements et l’attractivité de leur territoire.
Concernant les commerces, le sondage affiche une insatisfaction en matière d’offres et de services dans les villes moyennes par rapport aux grandes villes. De plus, 86% des habitants de villes moyennes interrogés estiment que « dans les villes moyennes, les centres-villes sont en train de mourir ». Ces territoires sont pourtant perçus comme des « villes idéales » pour la qualité du cadre de vie qu’elles proposent. Ainsi, s’ils avaient à choisir, 43% des interrogés préféreraient vivre dans une ville de taille moyenne.
Ce baromètre sera l’outil de référence pour lancer un dialogue avec les pouvoirs publics nationaux, mais aussi un support de choix pour mener un travail conjoint avec les autres associations d’élus.
Organisation au service de l’intérêt général du commerce, le Conseil du Commerce de France regroupe une trentaine de fédérations professionnelles. Il se définit comme étant « l’expression de toutes les formes de distribution (commerces de proximité, centres commerciaux, e-commerce…) ». A la fois « observateur, acteur et expert », il défend et promeut le commerce auprès des pouvoirs publics français et européens, mais aussi auprès des consommateurs.
En 2014, le CdCF avait édité le Guide du commerce de centre-ville. Ce guide se trouve désormais dans le kit de revitalisation du centre-ville (évoqué dans l’article « Les actions mises en œuvre par les collectivités »).
Quelques années plus tard, en février 2018 le Conseil propose des mesures qu’il juge complémentaires au plan Action Cœur de Ville :
Le CdCF avait alors proposé de créer des « périmètres de modernisation et restructuration urbaine » complémentaires des ORT et dans lesquelles les commerces pourraient bénéficier d’allégements d’obligations légales et réglementaires.
Enfin, dans le cadre de ces propositions, le CdFC imaginait un transfert du modèle de la loi PINEL sur les investissements commerciaux dans les zones fragilisées et les centres-villes.
Le 11 mars 2019, le Conseil du Commerce de France a organisé ses Etats Généraux, donnant ainsi la parole aux commerçants et à leurs représentants. Cinq grandes priorités se sont dégagées de cette rencontre :
Le détail de ces points de concertation est à retrouver sur le site cdcf.com. Une association à suivre de près !
Étroitement liés à la revitalisation des centres-villes, les acteurs économiques sont généralement associés à la réflexion menée au sujet de la redynamisation des centres-villes et à la lutte contre la vacance commerciale par le biais des élus.
Issus de tous horizons, ils ont vocation à soutenir de façon directe ou indirecte le commerce et les commerçants.
Ces acteurs économiques écoutent, soutiennent, défendent et conseillent les commerçants dans leur activité et leurs démarches. A l’heure de la revitalisation des centres-villes, ils sont des soutiens de qualité indispensables pour accompagner les professionnels du commerce.
Quelques acteurs économiques4 incontournables :
Les chambres consulaires (CCI et CMA), au service de l’économie locale, elles accompagnent les artisans commerçants au travers d’informations, de conseils, de soutien, d’autorisation…
Les associations locales de commerçants ou d’artisans représentent les intérêts de leurs adhérents, les accompagnent et les soutiennent dans leur activité et leurs démarches. Ces associations sont souvent des lieux d’échanges qui contribuent à maintenir le lien social dans les quartiers.
L’office du Commerce et de l’Artisanat présent dans chaque ville qui le souhaite, il permet de réunir et fédérer l’ensemble des acteurs du commerce (collectivité, unions commerciales, chambres consulaires…). Lieu de rencontre et de mise en relation, il est en charge de diverses missions (collecte de données, accompagne des commerçants dans leurs démarches, délivre des informations…)
Les organisations professionnelles défendent et gèrent les intérêts communs des commerçants et artisans.
Les halles, centres commerciaux, marchés, locomotives commerciales, restauration et hôtellerie, librairies, ces acteurs contribuent à la vie sociale, culturelle et touristique d’une ville. Leur notoriété, leur attractivité sont sources d’incitation au tourisme. Ces établissements attirent les clients et les résidents de centre-ville. Ils créent des flux propices au rayonnement des villes et contribuent au dynamisme des territoires.
L’Établissement Public National d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (Epareca). Il assure, sur saisine des collectivités, la création, la transformation ou la reconversion de surfaces commerciales et artisanales. Il est à l’origine de plus de 50 espaces commerciaux créés ou restructurés. Epareca se focalise sur les centres commerciaux rencontrant des difficultés. L’objectif est de le remettre sur le marché une fois que leur rentabilité est assurée.
Les associations et acteurs économiques présentés au cours de cet article font partie intégrante de l’écosystème qui s’active de plus en plus autour des commerçants. Ils sont des appuis indispensables face au recul des commerces de proximité en France. Sources d’informations, liens entre les entités, ce sont des moteurs de l’évolution qui s’opère actuellement. Ils contribuent à part entière à la redynamisation des centres-villes et à la revitalisation commerciale.
11Propos recueillis par la Banque des Territoires au cours d’une interview de Patrick Vignal
2 Extrait de l’article « centre-ville et commerce – Réunion de notre groupe de travail Action cœur de ville » issu du site Internet de l’association Villes de France.
3Zones rurales, villes moyennes, Métropoles, Paris et première couronne
4Source : https://www.entreprises.gouv.fr/coeur-de-ville/acteurs-economiques
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